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Alain Beretz : "Notre communauté ne manque ni de ressources, ni d’énergie, ni de créativité."

Crédit photo : Nicolas Busser

Cette année universitaire s’achève sur un changement à la tête de l’État. Nous ne mesurons pas encore en quoi et de quelle manière il impactera l’université française en général, et l’Université de Strasbourg en particulier. Nous espérons et souhaitons que l’enseignement supérieur et la recherche continueront d’être considérés comme une priorité. Des états généraux de l’enseignement supérieur et de la recherche seront organisés dès la rentrée. Nous devrons y défendre la place unique de l’université dans le paysage, faire valoir son exceptionnelle capacité d’inventivité, tant dans les domaines de la recherche que dans celui de la formation de la population active de demain. Notre université peut certainement apporter, dans ce débat, des résultats et des valeurs qu’elle doit à son histoire ancienne aussi bien qu’à ses évolutions récentes, résultats et valeurs qu’il nous appartient, tous, de faire fructifier.

Notre force de conviction doit être d’autant plus grande que le contexte financier dans notre pays est de plus en plus tendu, à l’image de celui de toute l’Europe. L’université étant particulièrement porteuse d’avenir, il serait lourd de conséquence qu’elle se trouve asphyxiée par un tour de vis économique trop serré !

Vous le savez, les finances de notre université sont l’objet de tous nos efforts. Malgré un budget de fonctionnement au résultat largement positif, la fonte de nos réserves nous interdit aujourd’hui de les utiliser pour tout investissement nouveau. La situation est préoccupante ; elle peut et doit être maîtrisée avec l’aide de chacune et chacun d’entre vous. Je me suis engagé vis-à-vis du Recteur à reconstituer le fonds de roulement de l’établissement dans les années à venir. Cependant des projets en cours nécessitent de trouver les financements qui permettront leur achèvement ; cela ne sera possible que si les recettes de l’établissement sont largement supérieures aux dépenses, que ce soit de masse salariale ou de fonctionnement. Cette inversion de tendance se fera sur la durée, et donc sur plusieurs exercices budgétaires, en raison du montant des projets en cours que l’université se doit de mener à terme. Il faudra aussi que le modèle de financement soit réformé pour ne plus, comme aujourd’hui, défavoriser les universités de recherche intensive. Nous n’annonçons pas de « sang et de larmes » donc, mais un exposé sincère d’une situation que chacun doit avoir à cœur de corriger, et qui met en évidence le haut niveau d’effort à consentir, tous postes budgétaires confondus, pour assurer la stabilité de nos finances. Je ne sous-estime pas tous les efforts déjà consentis, pour lesquels je vous remercie, ni ceux encore à faire… J’ai la conviction que c’est possible sans remettre en cause nos objectifs fondamentaux.

En attendant, je souhaite remercier encore un fois l’ensemble de la communauté universitaire strasbourgeoise pour la constance de son engagement, que j’ai pu encore mesurer tout au long de cette année 2011-2012. Celle-ci a été riche et constructive, en dépit des inévitables obstacles et de conditions de travail ou d’exercice objectivement difficiles, parfois. Notre communauté ne manque ni de ressources, ni d’énergie, ni de créativité. J’ai toujours grand plaisir à le constater.

Je vous souhaite donc à toutes et tous de bonnes vacances d’été, reposantes et heureuses. Et je vous donne rendez-vous à la rentrée pour de nouvelles aventures. L’année universitaire qui s’annonce sera marquée, elle aussi, par des échéances électorales, cette fois dans notre université : des élections dans les conseils centraux en novembre, suivies d’une élection présidentielle en décembre. Engagé sur ce chantier difficile mais qui reste enthousiasmant, ayant mesuré les responsabilités qui sont les miennes et considéré la hauteur de la tâche, je solliciterai un second mandat.

Alain Beretz
président de l’Université de Strasbourg

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L’odyssée d’Ulysse se poursuit

Cette année, c’est avec un peu d’avance que le guide Ulysse envahit le campus.
Vous ne le louperez pas ! Avec sa couverture rose fluo et noire, il est distribué sur les campus de l’Université de Strasbourg ainsi que dans différents points d’accueil (Cus, Crous, CTS, SNCF…).
Véritable mine d’informations sur la vie étudiante, le guide Ulysse traite chaque année depuis plus de vingt ans les différents aspects de la vie étudiante comme la santé, les transports, le logement ou encore la culture.
Une nouvelle rubrique fait son apparition : Les universités d’Alsace. Elle contient des informations sur le rattachement de l’Université de Haute-Alsace (UHA) à l’Université de Strasbourg ainsi que sur la Maison de l’étudiant de l’UHA. L’édition 2012-2013 est aussi l’occasion de fêter les 20 ans de la Carte culture avec une page entièrement consacrée à cet événement.

N’attendez pas ! Récupérez votre guide Ulysse dans les services de scolarité, dans les différents points d’accueil ou auprès de deborah.aubry@unistra.fr au Service communication de l’université.

Yohann Grosbeau

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Deux Nobel, sinon rien !

Quand deux prix Nobel débattent devant une salle entière d'auditeurs, que se passe-t-il ? On les écoute religieusement, on les questionne, on les provoque parfois, mais quand-même pas trop, car un prix Nobel, ça impressionne !
Ce lundi 18 juin au Palais des fêtes de Strasbourg, Jean-Marie Lehn et Jules Hoffmann ont trouvé leur public, et évoqué avec lui toute une série de questions sur la science, sa place, sa responsabilité, ses limites, les espoirs qu'elle porte, les difficultés qu'elle rencontre, et bien d'autres choses encore !

En attendant la mise en ligne de la vidéo du débat sur le site d'UTV (6 juillet, normalement), visionnez sur la page officielle Facebook de l'Université, une jolie interview de Jules Hoffmann sur l'Alsace.

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L’Institut clinique de la souris fête ses 10 ans

Effectuer des analyses physiologiques et fonctionnelles sur les souris modifiées génétiquement afin de comprendre et de soigner certaines pathologies humaines, c’est le concept innovant sur lequel s’est construit l’Institut clinique de la souris (ICS) en 2002.

« L’institut clinique de la souris a été créé il y a dix ans sur une intuition visionnaire de Pierre Chambon, alors directeur de l’IGBMC*, explique Yann Hérault, directeur de l’ICS. Dans les années 1990, la recherche a commencé à se tourner vers la souris, du fait de l’utilisation des cellules souches et de la recombinaison homologue ouvrant de nouvelles perspectives en génétique. Pierre Chambon a alors jugé nécessaire la création d’une structure qui permette d’analyser de manière fonctionnelle les conséquences des mutations génétiques des souris, une sorte de clinique très spécialisée.»
L’institut a ainsi créé plus de 1 000 modèles de souris génétiquement modifiées en dix ans ; il réalise 150 à 200 analyses fonctionnelles par an. Les souris ayant 95% de gênes communs avec les hommes, les transpositions d’une espèce à l’autre fonctionnent assez bien. On peut ainsi créer des cohortes de souris atteintes de pathologies rares chez l’homme et donc difficiles à étudier chez lui. On peut à la fois observer le comportement dans ces cohortes, et aussi tester des traitements. L’institut fonctionne d’ailleurs comme un hôpital miniature : plateforme métabolisme et nutrition, cardiologie et respiration, comportement et cognition, traitement des tissus, histologie… Chaque plateforme est pilotée par un expert dans son domaine.
L’ICS emploie 110 personnes (essentiellement des ingénieurs) répartis dans 3 départements-métiers (ingénierie génétique et validation des modèles, zootechnie, phénotypage) et des fonctions supports de gestion et d’administration. Comme dans toutes les structures de ce type, le personnel est formé au respect de l’éthique spécifique et du bien-être animal. Tout est fait pour appliquer la règle des 3R afin de remplacer, réduire et raffiner les études avec l’animal.

Phenomin à la suite


L’ICS est un outil à disposition de la communauté universitaire, plus qu’un institut qui mène ses propres recherches : une plateforme de service pour les équipes de recherche qui ont besoin de modèles de souris, aussi bien pour la recherche académique que pour la recherche privée. Certaines équipes demandent juste qu’on leur créée un modèle de souris particulier, à un certain nombre d’exemplaires, tandis que d’autres confient à l’ICS l’ensemble des analyses physiologiques dont elles ont besoin pour tel ou tel type de souris. Au total, l’ICS travaille avec plus de 300 équipes par an, en France et à l’international. Aujourd’hui, il existe une quinzaine d’instituts cliniques de la souris dans le monde, regroupés au sein du consortium international de phénotypage de la souris, l’IMPC.  
En 2011, l’ICS a été lauréat d’une infrastructure nationale de santé de biologie, dans le cadre des appels d’offre des Investissements d’avenir : Phenomin. Yann Hérault est porteur de la structure pour l’ICS avec deux autres partenaires (le Taam à Orléans et le Ciphe à Marseille). Phenomin est ouverte à plus de 780 équipes de recherche. Objectif : développer de nouveaux outils, proposer de nouveaux tests fonctionnels, les moins invasifs possibles, avec de nouveaux équipements. Un des programmes consistera aussi à commencer le déchiffrage fonctionnel du génome de la souris avec le consortium international de phénotypage de la souris. Ce dernier a été lancé aux États-Unis fin 2011, avec de gros moyens.
Les 28 et 29 juin, l’ICS accueillait le premier symposium organisé dans le cadre de Phenomin, une manière de fêter dignement le dixième anniversaire de l’institut. « Une manière aussi, pour moi, de remercier tous mes collaborateurs, les personnels et les partenaires de l’ICS, et aussi de rendre hommage à l’intuition de Pierre Chambon », précise Yann Hérault.

C. L.


* IGBMC : Institut de génétique et de biologie moléculaire et cellulaire

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EASE, la future usine-école de l’Université de Strasbourg

B.Heller © Transgene 2010

Le 18 juin 2012 a été officiellement lancé BTEC international, le réseau mondial des centres de formation d’excellence aux métiers de la production pharmaceutique. Son but, offrir une gamme complète de services de formation et de process en matière de bioproduction, à la fois aux États-Unis et en Europe. La future usine-école EASE (European aseptic and sterile environment) de l’Université de Strasbourg en est l’un des membres fondateur. L’occasion de faire le point sur l’état d’avancement du projet.

Dès 2009, l’Université de Strasbourg et le pôle Alsace BioValley ont eu l’idée commune de créer, en Alsace, un centre de formation unique en Europe pour la formation aux métiers de la production en salles blanches, de l’agent de nettoyage au pharmacien responsable : EASE. Ce projet s’est inspiré d’une usine-école déjà existante en Caroline du Nord (USA) et qui fait référence en Amérique du Nord : BTEC pour Biomanufacturing Training and Education Center, affilié à la North Carolina State University. « Notre objectif est de répondre aux besoins exprimés par les industries pharmaceutiques et bio-industries en général, en termes de formation de leurs employés ou futurs employés, pour faire face aux mutations actuelles des modes de production », explique Jean-Marc Jeltsch, vice-président Partenariats avec les entreprises et directeur du comité stratégique d'EASE. Travailler dans la bioproduction nécessite de savoir opérer dans des environnements stériles, très contraints et réglementés. Actuellement, les industriels forment leurs salariés pendant plusieurs mois sur leurs propres outils de production. L’usine-école EASE permettra de former près de 4 000 apprenants par an, étudiants en formation initiale, salariés en formation continue ou personnes en parcours de requalification professionnelle, en conditions de production réelles. Les stagiaires seront ainsi immédiatement opérationnels. « La finalité est une meilleure employabilité des personnels et un développement de leurs compétences ».

Une plateforme pédagogique ouverte opérationnelle en 2015


Le projet EASE d’un montant de 27,2 M€ est lauréat de l’appel à projet « Formation en alternance » du Programme investissements d’avenir, 8,4 M€ étant apportés par la Caisse des dépôts. Soutenu à la fois par les collectivités territoriales alsaciennes (Région et Communauté urbaine de Strasbourg) et des fonds européens, ce projet a également suscité l’intérêt de nombreuses entreprises qui apporteront leurs participations sous forme de dons d’équipements, lors de l’aménagement des locaux. À l’heure actuelle, les études de faisabilité spatiale et économique sont terminées et l’implantation de l’école a officiellement été validée. Le bâtiment d’une surface totale de près de 4 000 m² sera construit sur des terrains de l’État affectés à l’université, sur le campus d’Illkirch à proximité du restaurant universitaire. « Un concours de maîtrise d’œuvre a été lancé fin mai par l’université et un lauréat devrait être choisi d’ici la fin d’année », explique Pauline Copyloff, responsable du département grands projets à la Direction du patrimoine immobilier (DPI). « Les locaux seront opérationnels pour la rentrée 2015 ».
En parallèle, les opérateurs pédagogiques seront invités dès septembre à construire dans le détail l’offre de formation. En effet, aucun enseignant ne sera dédié à cette plateforme pédagogique mais les outils seront accessibles à tout opérateur pédagogique spécialisé, public ou privé, français ou européen pour le compte de ses propres étudiants ou clients. « Des cursus complets, de nouveaux parcours de spécialisation pourront être mis en place grâce à de nouvelles capacités techniques et pédagogiques pour l’instant inexistantes que ce soit à l’université, dans les lycées ou les CFA », commente Jean-Marc Jeltsch. « Les parcours par alternance seront privilégiés et mobiliseront près de 75% des capacités d’accès aux équipements pédagogiques ». Les premières formations, notamment sur les aspects réglementaires et juridiques plus théoriques seront opérationnelles en octobre 2014 avant même la fin des travaux de construction, « d’autres plus techniques pourront également être amorcées grâce à des échanges dans le cadre du réseau BTEC international ».

Anne-Isabelle Bischoff

Pour en savoir plus sur le réseau BTEC international, lire le communiqué de presse.

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Journées de lancement des LabEx G-eau-thermie profonde et Irmia

Les 14 et 15 juin derniers marquaient les journées de lancement respectivement des LabEx G-eau-thermie profonde et Irmia. Au programme, présentation générale des projets, des partenaires engagés suivie d’ateliers plus techniques. Retour en images sur ces temps forts de la recherche strasbourgeoise.

Le LabEx G-eau-thermie profonde

La géothermie profonde a été identifiée par le Grenelle de l'Environnement comme un axe important pour le développement des énergies renouvelables en France.
Le projet contribuera au développement de l’utilisation de cette source d’énergie grâce à une meilleure connaissance des réservoirs géothermiques profonds et au développement de nouvelles technologies permettant de les exploiter.
Le laboratoire d'excellence G-eau-thermie profonde vise à développer les connaissances dans le domaine de la géothermie profonde, en rapprochant des compétences académiques et industrielles pour étudier la structure et le fonctionnement des réservoirs géothermiques profonds du Fossé Rhénan Supérieur.
Pour en savoir plus : voir l’article, pages 14-15, dans le n° 15 du magazine Savoir(s), juin 2012.

Le LabEx Irmia

Irmia, Institut de recherche en mathématiques, interactions et applications, est un projet de centre international pour les mathématiques et encourageant leurs interactions avec la société et l'industrie. Son objectif est de promouvoir les collaborations entre mathématiciens et acteurs du monde socio-économique autour de l'Université de Strasbourg et de renforcer les relations franco-allemandes dans ce domaine.
Le projet va apporter une contribution sur le calcul scientifique haute performance (avec des applications en fusion, santé, biologie et haute technologie) et dans le domaine des statistiques et de leurs interactions.
Pour en savoir plus : www-irma.u-strasbg.fr

J.C.

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Diaporama des cérémonies de remise des prix de thèse et des diplômes de doctorat du 15 juin 2012